Professeur :
JABIR Said
Niveau :
2e année du Bac SVT
Durée
: 2 heures
Année
scolaire : 2015/2016
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Test diagnostique
TEXTE :
Le MARDI, jour néfaste* pour les élèves du Msid, me laisse
dans la bouche un goût d'amertume*. Tous les mardis sont pour moi couleur de
cendre. (…)
Le matin, je me rendis au Msid selon mon habitude. Le fqih
avait son regard de tous les mardis. Ses yeux n'étaient perméables à aucune
pitié. Je décrochai ma planchette et me mis à ânonner* les deux ou trois
versets qui y étaient écrits.
À six ans, j'avais déjà conscience de l'hostilité* du
monde et de ma fragilité*. Je connaissais la peur, je connaissais la
souffrance de la chair au contact de la baguette* de cognassier*. Mon petit
corps tremblait dans ses vêtements trop minces. J'appréhendais* déjà le soir
consacré aux révisions.
Je devais, selon la coutume, réciter les quelques
chapitres du Coran que j'avais appris depuis mon entrée à l'école.
À l’heure du déjeuner, le maître me fit signe de partir.
J’accrochai ma planchette. J'enfilai mes babouches qui m’attendaient à la
porte du Msid et je traversai la rue.
Ma mère me reçut assez froidement. Elle souffrait d’une
terrible migraine. Pour enrayer le mal, elle avait les tempes garnies de
rondelles de papier copieusement enduites de colle de farine.
Le déjeuner fut improvisé et la bouilloire sur son brasero
entama timidement sa chanson.
Lalla Aïcha, une ancienne voisine, vint nous rendre
visite. Ma mère la reçut en se plaignant de ses maux tant physiques que
moraux. Elle affectait une voix faible de convalescente, s'étendait sur les
souffrances de telle partie de son corps, serrait violemment des deux mains
sa tête empaquetée dans un foulard. Lalla Aïcha lui prodigua toutes sortes de
conseils, lui indiqua un fqih dans un quartier éloigné, dont les talismans
faisaient miracle. Je me tenais timide et silencieux dans mon coin. La
visiteuse remarqua la pâleur de mon visage.
- Qu'a-t-il ton fils ? demanda-t-elle.
Et ma mère de répondre :
- Les yeux du monde sont si mauvais, le regard des envieux
a éteint l'éclat de ce visage qui évoquait un bouquet de roses. Te
souviens-tu de ses joues qui suaient le carmin ? et de ses yeux aux longs
cils, noirs comme les ailes du corbeau ? Dieu est mon mandataire, sa
vengeance sera terrible.
- Je peux te donner un conseil ; dit Lalla Aïcha :
montons tous les trois cet après-midi à Sidi Ali Boughaleb. Cet enfant ne
pourra pas supporter le Msid ; si tu lui faisais boire de l'eau du
sanctuaire, il retrouverait sa gaîté et sa force.
|
* jour
néfaste : jour où il arrive des malheurs.
* goût d'amertume : goût amer, très désagréable.* ânonner
: lire difficilement en hésitant sur les mots. * l'hostilité :
l’intention de faire du mal, de causer un tort. |
* la
fragilité : la faiblesse. * baguette : petit
bâton mince, plus ou moins long et flexible.* cognassier : arbre
fruitier produisant des coings.* appréhender : craindre, avoir
peur. |
-
I- Compréhension et langue :
I- Compréhension et langue :
1-
Lisez
le texte et complétez le tableau suivant :
Titre de l’œuvre
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Nom de l’auteur
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Genre littéraire de l´œuvre
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2-
Qui
est le personnage principal du texte ?
3-
Pourquoi
le narrateur n’aimait-il pas le jour du mardi ?
4-
Relevez
du passage deux sentiments ressentis par les enfants qui allaient au Msid.
5-
Pourquoi
la mère du narrateur et Lalla Aïcha vont-elles à sidi Ali Boughaleb ?
6-
Mettez
la phrase suivante au discours indirect :
Lalla Aïcha ordonne : « montons
tous les trois cet après-midi à Sidi Ali Boughaleb ».
7-
Relevez
du texte une comparaison.
8-
Réécrivez
la phrase suivante en remplaçant le « je » par « ils » :
«
À six ans, j'avais déjà conscience de l'hostilité du monde et de ma
fragilité. Je connaissais la peur, je connaissais la souffrance de la chair au
contact de la baguette de cognassier ».
9-
Donnez
un équivalant des mots suivants : « coutume », « gaîté »
10-
Relevez
cinq mots qui relèvent du champ lexical de la « souffrance physique ».
II-
Production écrite :
Sujet : Racontez en dix lignes,
un souvenir d’enfance qui vous a marqué.
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